Sunday, February 2, 2014

Missouri (66-13) : Sur une nuit


          Si vous voulez, chers amis lecteurs, non pas même aller, mais tout simplement être au Missouri, vous retrouver dans cette contrée merveilleuse et ce pays miraculeux en l’espace d’un clic, branchez vos haut-parleurs sur la chanson de Willie Nelson : Heart of gold. Le cœur d’or, c’est celui des habitants du Missouri, à n’en pas douter.

A Avilla, dernière escale avant Carthage (sic), si nous n’avons pas rencontré Sainte-Thérèse, nous avons du moins été accueillis dans un motel comme les rois que nous n’étions pas, ou plus exactement la dame qui tenait l’établissement, en plus d’être adorable, s’est montrée extrêmement serviable, qu’un hommage lui soit rendu depuis les pixels imprécis de cette page Internet.

Nous garons la voiture devant la chambre, comme cela se fait une fois qu’on a réservé, pour pouvoir décharger et parler en riant des découvertes et des rencontres de la journée (surtout des découvertes, pour aujourd’hui, mais on rit encore des rencontres passées, des rustres de l’Illinois ou des sauvages de Chicago, loin désormais de plusieurs centaines de miles, ouf, et bientôt de plus). Quelle poésie, encore, après la douche, de voir les lumières s’allumer sous les toits dans la nuit, de voir les fenêtres ouvrir les yeux avant de les fermer derrière leurs volets bleus, que l’obscurité rend foncés.

On dîne comme on peut avec des provisions récoltées il y a longtemps dans un supermarché (des Mac ‘n cheese, pardi !), au motel, grâce au micro-ondes et à la barquette en plastique.

(Hhhhhhhhhh. Vous entendrez peut-être quelques bâillements derrière l’alinéa des paragraphes suivants, car il y en eut :)

Toujours les rockin’ chairs et les terrasses, juste devant le motel, et un arbre esseulé pour faire la sieste quand l’après-midi sera revenu.

On se promène pour aller dire bonsoir aux lucioles. Leurs clins d’œil lumineux resplendissent sur l’herbe noire de la nuit, sur l’herbe bleue de la lune, sur l’herbe grise des nuages, leurs clins d’œil de lucioles.

Les moustiques du Midwest piquent-ils comme ceux de Hawaii ? … Autant ? Leur baiser est-il aussi sucré, aussi doux ? Est-ce un plat qu’on finit de savourer avec ses doigts, ses ongles sur la peau ?

J’essaie d’écrire, le soir, pour garder d’autres souvenirs que l’appareil photo, d’imbiber les paysages, pour une fois, d’une autre langue que l’américain, jusqu’au moment où je finis par ne plus coucher que les idées qui passent, mais aussi ma tête sur le papier, zzzzzzz.



La nuit, le sommeil offre d’autres rêves que le jour, mais celui qui nous attend au réveil n’en est pas un.


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