Wednesday, April 30, 2014

Oklahoma (6) : Texola


Texola : ce village est la porte du Texas depuis l'Oklahoma sur la route 66.



La désolation seule semble encore habiter ce village.



Certaines routes n'y mènent nulle part.



Tronçon de la 66 qui coupe le village. Aïe !



Même pas de vaches pour regarder passer les voitures absentes.



Imaginez les vies qui ont passé dans cette maison.



Le bois ne fait pas de vieux os.



Oh non, pas d'endroit au monde comme Texola.


Friday, April 25, 2014

Oklahoma (66-21) : Une panne pour le Texas ?


De grandes portions de la route 66 en Oklahoma sont des plaques de béton accolées les unes aux autres qui font résonner les pneus à chaque passage (boum, boum, etc.). Cette voirie à la fois systématique et archaïque court le long du moderne freeway qui remplace la vieille route pour tous, sauf pour les aventuriers que nous fûmes : on appelle frontage road ces moments où la Route 66 jouxte l’autoroute en ne la traversant que de temps à autre. Et, comme dans tous les États des États-Unis qui sont à la fois vides et immenses, ce frontage road vous mène tout droit, sur des miles et des miles : c’est à bénir le pilotage automatique, bien inutile dans l’Europe des virages. Heureusement, les inégalités d’altitude suscitées par la variation des quelques collines fournissent, non pas une attraction digne d’un grand huit, mais du moins quelque variété au fond d’un long ennui.

Cependant, dans ces paysages soporifiques de champs et de plaines saupoudrées d’activités industrielles : une peur, soudaine, qui nous arrache violemment à notre marasme – le gentil petit voyant du réservoir s’allume orange. Oh, ce n’est pas grave, après tout, nous sommes au milieu de rien, personne pour venir nous remorquer, aucune station-service à de nombreux miles à la ronde, aucune voiture qui fréquente la même route que nous, l’impossibilité de rentrer à pieds et l’absence totale de nourriture dans nos réserves –sinon quelques Mc ‘n Cheese sans eau, un fond de sac de cacahuètes et un reste de céréales corn flakes. Apparemment, l’ennui, dans ces étendues immenses, avait endormi jusqu’à notre vigilance, et cette drôle crainte de panne sèche était venue jusque dans la solitude de notre trio nous taquiner.

On avance, sagement, tout doucement pour économiser au maximum le gas (alias la gazoline), à 3,70 dollars le gallon mais dans ces moments-là tellement plus précieux qu’un simple carburant, et on finit par arriver, tout est bien qui finit bien, dans le lieu, la station, l’oasis de pétrole où notre chameau peut s’abreuver, remplir sa bosse de l’eau irisée qui lui fait en principe tirer tant de miles et de kilomètres de son moteur.

Calumet, Clinton, et nous avançons, nous le savons, vers le village de la frontière, qui nous libèrera, nous, d’un pays assez stérile, et vous, de paragraphes inintéressants sur un État ennuyeux que nous avons traversé au plus vite, dans la mesure où ses dimensions le permettaient.

D’ailleurs, la fin de l’Oklahoma n’a plus grand chose à voir avec l’Oklahoma, et l’Oklahoma commence à être beau lorsqu’il finit de ressembler à l’Oklahoma - c’est-à-dire quand on arrive au voisinage du Texas. La terre rougit, la végétation est celle, peu à peu, de climats plus secs, moins abondante ; les bras des poteaux électriques (du télégraphe ?) tendent leurs longs fils au-dessus de tout cela.

         On le sent, on est sorti du vert Midwest. On a échappé, aussi, à sa platitude. Les premiers ranchs dressent leur porche de bois à l’entrée d’un champ dont on ne voit pas l’autre extrémité. Sur une camionnette des années 50 ou 60 (je laisse aux connaisseurs le soin de me contredire), carrosserie tout arrondie, vert amande et blanc crème avec un coffre ouvert garni de planches, on a peint : White Dog – « come for the view, stay for the food ! »

Cette zone, pleine du charme du pré-Texas qu’elle est, appelons-la Mexicoma, comme dans la chanson du même titre de Tim McGraw qui en rend très bien l’esprit (encore ce talent actuel des Okies pour la musique country).

Nos photos vous montreront des insectes disproportionnés, des camions colossaux et des horizons sans fin, signes annonciateurs du Texas, terre d’épopée et de grands mythes, une des âmes des États-Unis d’Amérique dans leur sens le plus profond et le plus authentique des termes, dont la conquête allait commencer, pour nous, dans la petitesse de la demi-bourgade oubliée, presque abandonnée, de Texola.


                   Texola !…




Tuesday, April 22, 2014

Oklahoma (4) : Mexicoma


Par les endroits où l'Oklahoma commence à ressembler au Texas, 
où sa terre rougit,
où sa végétation meurt.



Le rouge de la terre prend plus de caractère.



Les arbres se dessèchent sous un soleil plus sévère.



On trouve encore de vieux camions à la porte des ranchs.



Oh! Vous avez dit ranch ? Mais c'est qu'on approche du Texas.



Oui, regarde : les plaines sont bien moins vertes qu'auparavant.



L'entrée de ce ranch 66.



Venez pour la vue sur les étendues désolées, 
restez pour la nourriture des paysans désolés.



Les chemins de ranchs.



Chemins à bestiaux.



Voici les hyménoptères qui venaient s'échouer sur notre grille, pendant que nous étions sur la route. 
Pour vous donner une idée de la taille.



 Les tarifs du McDo américain. Oh, je ne résiste pas, c'est si typique.



Un mall 66.



La Route ! Quand elle descend vers le Texas.



Je suis désolée, dit l'étendue.



Dernière station-service avant le Texas. 



Le Texas bientôt. 
Je vous promets que ça va être quelque chose. Une plongée dans un autre univers, ou un autre siècle, une autre époque. La fin du Midwest et le début du Far West. 



Les camions, ces profonds philosophes des étendues américaines, contemplent l'horizon qu'ils vont dévorer de leurs roues monumentales en sirotant un réservoir d'essence.

Et en fumant la pipe.


Tuesday, April 15, 2014

Oklahoma (66-20) : Oklahoma City


Commerce, Miami, Narcissa, Chelsea, Tulsa, nous continuons d’enfiler des perles plus ou moins grossières d’Oklahoma sur notre collier de villes et de villages au fil de la Route 66, en y ajoutant la capitale de l’État, au nom, très original, mais si, d’Oklahoma City, qui se trouve à quelque deux heures de Tulsa.

O.C. se distingue par son parlement, qui semble être à peu près la seule attraction, si c’en est une, de la ville. La ville semble être faite pour l’habitation, les courses au supermarché, le passage des voitures, l’accomplissement de toutes les fonctions vitales du mammifère humain, mais pas pour la vie au sens plein du terme - si vivre signifie bien aussi s’amuser, aimer, se détendre ou innover. Au lieu de cela, nous nous perdons dans le dédale de rues et de parkings qui entourent le bâtiment du parlement, qui est manifestement l’une des rares portions de l’Amérique où la circulation est mal organisée (Paris, nous nous souvenons de toi !), et nous souhaitons la quitter, ayant malgré tout pris quelques photos, pour témoigner.



Le bâtiment principal du parlement, avec ses airs de Capitole


Suite des bâtiments du parlement, plus récents


Suite des bâtiments du parlement, avec un étrange obélisque

Au passage, pour vous faire croire qu’Oklahoma City est une ville où il se passe quelque chose (comme Monopolis), voici un événement, un triste événement qu’Oklahoma City a donné à l’histoire de son pays. Le 19 avril 1995, l’Alfred P. Murrah Federal Building sauta sous l’apocalypse d’une bombe. 168 morts, 680 blessés, soit le plus grave acte de terrorisme sur le sol américain avant le 11 septembre. Dans l’heure et demie qui suivit l’explosion, Timothy McVeigh fut arrêté par la police pour avoir roulé sans plaque d’immatriculation (bon moyen pour éviter de se faire repérer) et son complice Terry Nichols fut retrouvé. Ils justifiaient leur acte par le besoin de venger le siège de Waco au Texas, centre de la secte des davidiens de David Koresh assailli par le FBI après 51 jours de siège dans le feu et le sang d’hommes, de femmes et d’enfants. Ce nonobstant, McVeigh fut exécuté et Nichols finit en prison pour le reste de ses jours. Ne commettez jamais d’attentats.

Loin des bombes, quittant la ville, on rêve, malgré tout. Après Oklahoma City, l’Amérique redevient profonde (elle l’était tout de même à Oklahoma City, on vous l’accorde), et le restera désormais jusqu’à San Bernardino et aux champs de villes de Californie, à l’exception peut-être d’un Amarillo texan ou d’un très touristique Sante Fe néo-mexicain. En attendant, ce sont des champs, des champs, des champs (le mot revient souvent dans ces pages oklahomasiennes, et pourtant je ne l’ai pas répété autant de fois que nous l’avons rencontré derrière la vitre) ; une petite maison derrière un mur de brique de temps en temps ; un maigre et vieux pont de métal un eu rouillé au-dessus d’une rivière un peu boueuse ; un pays calme comme un Kansas, un arbre qui a percé la terre rouge par sa pousse –car la terre se fait légèrement plus aride, à mesure que nous progressons vers le Sud, vers l’Ouest.

Au passage (« au passage, » expression qu’on emploie souvent, quand on parle des routes), si vous souhaitez essayer un peu ce goût d’Oklahoma derrière votre écran (si, si, c’est possible), je ne saurais trop vous recommander d’écouter Boys ‘Round Here repris par Blake Shelton, un bon son oklahomasien comme on les aime, y compris un peu plus loin que les frontières de l’État. Il vous montrera (peut-être !) que la country music est un des derniers produits savoureux fournis par le sol d’Oklahoma, sérieusement. Souriez, peut-être, en apercevant des 4X4 pick-up aussi hauts que leurs maisons de bois, la grange improvisée en boîte de nuit, les vaches au milieu de la musique… mais je suis sûr que cet hymne contemporain à l’autrefois du mode de vie et des paysages, peint musicalement à partir des notes d’un pot de couleur locale, alimente plus qu’on ne croit le poste borborygmisant de garages oubliés dans la campagne ou l’autoradio de tracteurs solitaires.

Enfin, la route, qui a raison de nous, nous laisse nous arrêter un peu, vers quinze heures, pour le déjeuner, devinez où, bravo, dans un fast-food (le conducteur commence à se repentir de son culte de Hamburger). Comme on veut aussi s’y reposer, on finit par oublier d’en partir. La population d’Oklahoma défile à la caisse et aux tables ; elle donne une image de son pays à tous les âges de l’être humain doué de faculté de s’alimenter au fast-food qui, contrairement aux idées reçues, n’est pas donnée à tout le monde. Monsieur, est-ce vraiment un gros ventre que vous cachez mal sous votre T-shirt, lequel décore une barbe ? Un groupe de jeunes catholiques, dans un autre T-shirt, prêts à vivre les JMJ du fond de leur campagne, leur chère campagne oklahomasienne pleine de chaînes de « restauration rapide » débarque alors. Les sodas, sans doute, avec leurs couleurs mille, sont peut-être les seuls à ne pas nous dépayser, nous qui vîmes Chicago et d’autres grandes villes américaines. Néanmoins, discutant tous les trois, nous nous abîmons dans les méandres d’une énième philosophie dans un fast-food, véritable dialogue socratique à trois, consistant à refaire le monde et l’Amérique, à deviner la vie et le quotidien de ses habitants, à nous demander si un jour nous finirions la Route avant d’être devenus nous-mêmes américains (« Pepsi-Cola, sors de ce corps ! »).

Décrire l’Oklahoma, vous dites-vous peut-être, c’est faire un exposé sur la laideur avec un peu de foin dans les naseaux. Il est vrai qu’il est difficile de construire un État avec aussi peu d’intérêt que lui ; et tout ce que j’ai pu vous en dire a dû vous sembler une digression hors de la Route 66. Voici pourtant ce qu’on continue à voir en continuant de rouler : l’État oscille entre des parties rurales, quasiment vides d’hommes et couvertes de champs, et des parties industrielles, laides, abandonnées aux derricks, aux puits de pétrole, avec l’objectif secondaire, de temps en temps, de polluer l’eau d’un lac : pensez à Charles Montgomery Burns dans les Simpsons - ce n’est pas alors l’eau rouge du Colorado, teinte des terres qui ont donné aux Indiens la couleur de leur peau, mais une « eau » marron, jaune pâle et vert foncé, faite d’on ne sait quoi et de poussière, l’eau d’un lac aussi trouble que celle des criques de Hawaii est claire.

Dans les insipides agglomérations, les maisons sont disparates comme les commerces. L’urbanisme est négligé, ou en tout cas inélégant, comme dans un État où l’on a de la place partout à ne plus savoir qu’en faire, trop de place en somme ; mais pour autant, cela n’a pas la majesté des parcs naturels de l’Utah ou des étendues d’Arizona ; c’est un territoire où l’on peut construire partout et mal, pour reconstruire, pour déplacer et abandonner.

La paix d’un motel nous console de tant d’ennui, nous rassérène après tant de fatigue. Nous avons beaucoup roulé, aujourd’hui, parce que nous voulions quitter l’Oklahoma – en finir avec toi, État ingrat, ingrat à l’égard de la caresse des pneus que nous avons tendrement fait rouler sur ta route ; ingrat à l’égard de nos yeux qui ont daigné se poser sur ton paysage ; ingrat enfin à l’égard de nos palais, venus trouver de nouvelles nourritures, de nouvelles spécialités peut-être, et n’ayant trouvé que l’éternelle frite et le sempiternel hamburger dans une danse de papier vite sali et de carton gras, pouah. Ce motel, ironie du sort, nous le trouvons sur une aire d’autoroute (les aires d’autoroute sont plus fournies qu’en Europe, mais aussi souvent perdues au milieu d’un désert). Entre la station-service et le Taco-Bell, nous avons donc une chambre : deux lits (plus une place par terre pour l’ascète fidèle de notre trio), une fenêtre sur tant de laideur invisible dans l’obscurité de la nuit, et, le lendemain matin, un continental breakfast, comprenez un verre de jus d’orange no pulp sur un donut un peu sec devant les vingt pour cent de pub de la télé américaine. 


Monday, April 14, 2014

Oklahoma (3) : Entre les villes


Voici ce qui court ou dort entre Tulsa et Oklahoma City, entre Oklahoma City et Texola.



Du paysage pénétré de vitesse.



Des ivresses folles de photographes, ou de conducteur.



Des lieux presque charmants ; on s'y croirait au Missouri, 
s'il n'y avait pas aussi ce que vous allez voir plus bas dans ce post.



L'un des McDo d'Oklahoma 
(nous cherchions l'ex-plus-grand-McDo-du-monde-entier).



La pelleteuse pellète pour préparer de nouveaux ponts 
(ces petits ponts de métal que vous avez vus depuis le Missouri et qui, au Nouveau Mexique, seront remplacés par des ponts en bois).



Vieille boutique toute de briques, au milieu de la nature ou presque 
(quelques maisons se sont perdues dans le même coin).



L'un des ponts d'Oklahoma.



Cette alliance de vert et de rouge, avec son petit air hawaiien, 
n'est pas désagréable.



Bienvenue chez les gens, à la ferme de briques.



Ceci n'est pas un lac salé mais un lac sali. L'Oklahoma, c'est aussi ça. 
Au fond, vous avez l'usine de Mr. Burns des Simpsons.



Hum, ce délicat petit endroit bucolique au milieu des arbres verdoyants 
et des eaux pleines de produits chimiques.


 
Ces bonnes vieilles motos américaines rutilantes de cuir et de métal, 
sur lesquelles on se déplace en foulard et en T-shirt.



Une de ces fresques 66 que les Américains aiment tant. 
Peut-être un jour Denise sera-t-elle peinte sur un mur de café routier? 
C'est d'ailleurs presque elle, sur la fresque, si vous regardez bien (une décapotable rouge).



Mais la Route, avec ses plaques de béton accollées les unes aux autres, 
le long des fils électriques, elle, continue. 

Voyez-vous Texola à l'horizon ?


Tuesday, April 8, 2014

Oklahoma (66-19) : Toulouse américaine


L’Oklahoma continue ; c’est à peu près tout ce qu’il fait et ses paysages, ses habitants ne nous étonnent pas comme l’Illinois ou les États simplement survolés en avion. Avant d’arriver à Tulsa (la Toulouse locale !), on perce les champs à coups de route et de peu de volant, tant tout est droit, rectiligne, monotone presque.

Oh ! que là des champs, des champs, des champs, champs, des champs, quelques bois, des lacs au loin. Des champs, champs, champs, champs sans le charme indescriptible et tacite du Kansas ni les sourires verts du Missouri. On croit voir des arrière-plans de la publicité McDonald’s, quand il s’agit de vous faire croire aux meules dont est censé sortir le pain de mie qu’on vous y vend, moins cher qu’une tortilla et coloré de ketchup. McDonald’s, justement, a sur notre chemin l’un de ses lieux mythiques, une de ses étapes de pèlerinage (s’il est vrai qu’on en fait pour se repentir des Big Mac), de ses monuments historiques ou de ses lieux de mémoire. Le lieu de Vinita abrite un restaurant qui longtemps porta le titre de (retenez votre souffle) « plus grand McDonald du monde ». En réalité, ses 2700 mètres carrés sont loin d’avoir été dédiés à l’accueil des clients et la principale caractéristique qui distingue l’établissement est qu’il se situe au-dessus d’une autoroute, ce qui vous permet, si la frite, si le coca vous ennuient, de jeter un regard désabusé sur la fuite des hommes à travers le paysages dans les voitures qui passent sous votre siège et sous votre plateau. Pour information, le plus grand McDo du monde se trouve désormais à Orlando, en Floride : l’Amérique a détrôné l’Amérique, la Floride vaincu l’Oklahoma – comme si la lutte inégale entre Miami et Miami devait se poursuivre encore sur d’autres champs, de bataille. A-t-on rien d’autre à faire en Oklahoma que des chaînes de fast-food ?

Eh bien, la ville de Tulsa serait presque tentée de vous répondre oui. Tulsa, c’est tout ce que l’Oklahoma a de charmant (I’m loving it). Tulsa, c’est amusant, est un peu d’Amérique profonde et de charme d’anciens bâtiments, oui, c’est un peu le Chicago de l’Oklahoma.


                                                        


Tulsa s’entoure, naturellement, d’une insipide banlieue qu’il faut d’abord franchir avant de trouver son centre historique. Une fois arrivé à ce centre, on se dit : tout de même. Ce sont quelques édifices de la fin du XIXe siècle, du début du XXe. Des églises ; quelque chose comme un opéra, ou qui en a du moins la grandeur ; de l’Art Déco des années 20 pour certains immeubles, certaines boutiques ; des buildings contemporains de verre pour les banques et les assurances. Un peu de grandeur américaine, en somme, et pas désagréable : une bonne raison de se garer illégalement sur un parking pour aller faire un tour.

Échapperons-nous alors au tow-away, qui correspond grosso modo en France à notre mise en fourrière, mais qui se pratique bien plus volontiers de ce côté de l’Atlantique ? Jeu dangereux ici, auquel mieux vaut ne pas jouer, mais que le destin ne nous infligea pas cette fois de perdre, fort heureusement.

En fait, le parking central de Tulsa était gratuit, mais réservé aux fidèles de la cathédrale. La Holy Family Cathedral n’est pas laide, du reste, et prouve que la mother road passe aussi devant une mother church. Faute de pouvoir entrer par la porte principale, nous entrons par une porte latérale, près d’un jardinet, qui nous mène en fait dans une crypte et des couloirs de presbytère, où le premier objet sur lequel nous tombons (ou du moins celui qui nous marqua le plus, entre les portraits d’évêques, de chapelains et de cardinaux), est un distributeur de canettes de coca (Oklahoma, quand tu nous tiens).

N’ayant pas trouvé réellement ce que nous cherchions, sinon quelques surprises pour notre curiosité, nous sortons, pour voir un peu mieux sa façade étonnante de briques et d’ardoises, tenant toujours depuis son XIXe siècle finissant, quoique détrôné, comme plus haut bâtiment de la ville, par de nombreux autres depuis 1923, dont certains, laïcs, ne se gênent pas pour lui faire de l’ombre.

Tulsa, en fait, s’est largement enrichie par le pétrole, dont elle fut la « capitale mondiale » pendant une grande partie du XXe siècle. C’est ainsi que Cyrus Avery, homme d’affaires de la ville, décida, un jour de l’an de grâce 1927, de se lancer dans le projet de construction d’une grande route Celle-ci reprenait la voie reliant Amarillo à Tulsa, pour les dépasser, jusqu’à Chicago à l’Est et jusque L.A. du côté Ouest. De là le surnom de Cyrus, « Father of Route 66 », ou père le la mère route.

Nous, nous nous offrions une promenade dans notre première grande ville depuis St-Louis au Missouri, c’est-à-dire depuis quelques jours.


Tulsa, ce sont des formes plus hautes que les formes, des élévations diverses qui rivalisent dans des couleurs blanches, brunes, grises mais assez élégantes, les architectures de différentes époques, et des rues larges bien moins remplies que celles de Manhattan. Quelques arbres, des briques plus qu’ailleurs quand c’est si haut, de vieux hôtels, quelques voitures neuves. Rien de très extraordinaire pour quelqu’un qui vient de Chicago, si ce n’est qu’on est loin de Chicago. Je vous invite à poursuivre la visite d’une manière plus concrète sur les photos que nous avons prises ou à partir des belles perspectives qu’offre la technologie industrieuse de Google Earth (grâce à qui je me rends compte que le centre-ville contient au moins cinq grandes églises de confessions différentes : Holy Family Cathedral, First United Methodist Church, First Baptist Church, Boston avenue United Methodist Church, et une dernière très jolie dont je ne retrouve plus le nom. Ces églises se situent parfois presque l’une face à l’autre. D’ailleurs, un carillon nous salue avec l’hymne européen, avec cette particularité qu’incapable de jouer deux fois de suite la même note, le clocher joue à l’octave chaque note redoublée sur la partition … d’où une apparence, au premier coup d’oreille, un peu dissonante. 


Sunday, April 6, 2014

Oklahoma (2) : Tulsa


Tulsa



Rue d'Utique (private joke pour lettres classiques)



La cathédrale de la Sainte-Famille, depuis son parking



Downtown Tulsa



Une salle de concert ?



Dans le jardinet de la cathédrale, une croisette



La cathédrale, luisante de nouveauté dans le soleil, indique le ciel (par ici! par ici!).



Dans la cathédrale... hum, sous la cathédrale, à l'entrée de la crypte. 



Ces bâtiments années 20 dont les Américains sont si fiers (c'est de l'histoire)



Le soleil et le ciel continuent l'architecture.



Le Mayo building, d'un des leaders américains de la mayonnaise. 
-Non, non, bien sûr que c'est faux.



Quelques bouquets de verdure entre les bouquets d'immeubles.



Les vieux hôtels tiennent bon.



Tulsa en Ford Mustang - vous avez là un des rares ronds-points d'Amérique (j'ai dû en rencontrer deux ou trois dans les 8000 km que j'ai faits en voiture).



Oh oh, que c'est beau.



Aujourd'hui, nous construisons les buildings en acier et en verre; 
autrefois, on se contentait de brique.



Encore un de ces bâtiments de style un peu ancien dont Tulsa est si fière.



Charme systématique de certaines façades anciennes.



Le World-Trade Center. Ah non, pardon.



Les sommets, sur les hauteurs, se font la conversation dans le silence du ciel.



Le soleil vient donner aux briques leur baptême de soleil.



Rue américaine. 



Au second rang, en haut, vous voyez l'un de ces bâtiments avec église perchée sur le toit, même si ce n'est pas forcément une vraie église.



Chase le moderne au-dessus de ses ancêtres, bâtiments plus anciens et vraisemblablement tassés par le poids des ans, à moins qu'il n'ait jamais été plus haut.



Hum, il y a un petit côté jardin-église, qui dans cet angle de vue ferait presque penser à l'Europe, sans l'immeuble immense sur la gauche.



L'église presbytérienne de Tulsa, en face de la cathédrale.



C'est chez ces presbytériens que le carillon sonne de manière si étrange.



Tulsa.



Encore une église de Tulsa, sur la droite.



Finissons sur la cathédrale de la Sainte-Famille. Nous n'avons pu entrer, mais demandez à Google Images de vous révéler son intérieur rouge et blanc d'imitation gothique.


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